Navires, chars amphibies, morceaux de ports artificiels… Depuis 2017, le DRASSM, le Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-marines, effectue l’inventaire des épaves du Débarquement en Normandie. En avril 2019, les équipes du DRASSM ont effectué leur 3ème et dernière campagne à bord du navire de recherche archéologique l’André Malraux : bilan, 150 sites recensés.
Publié le 03/05/2019
Temps de lecture : 1''25'
Un patrimoine historique sous-marin
Contacté en 2014 par la Région Normandie, qui souhaitait protéger et faire classer les plages du Débarquement au patrimoine mondial de l’Unesco – en y intégrant notamment un inventaire des épaves situées au large des côtes – l’équipe du DRASSM a, dans un premier temps, rassemblé, dépouillé et confronté un certain nombre de données déjà existantes pour aboutir, à l’issue d’une première campagne, à un pré-inventaire de 125 sites. Cécile Sauvage, archéologue au DRASSM, explique :
Lors de nos 3 campagnes, nous avons effectué deux types de travaux : dans un premier temps, nous avons fait un relevé avec un sondeur multifaisceaux, pour avoir une image de l’ensemble du site. C’est très important, car en baie de Seine, on a rarement des visibilités de plus de 5 mètres. (…) Une fois que l’on sait situer le site et que l’on a la vision d’ensemble, nous effectuons une plongée d’expertise, pour chercher des détails qui permettent d’identifier l’épave.
Des vestiges pour ne pas oublier
Chaque campagne, d’une durée moyenne de deux semaines, a ainsi rassemblé quotidiennement les scientifiques du DRASSM à bord de l’André Malraux, le navire de recherche archéologique, ancré à Cherbourg. Lors de notre reportage, le mercredi 17 avril, après le traditionnel brief sur les recherches du jour, leur plongée se concentrait sur l’une des épaves les plus emblématiques du Débarquement en Normandie : l’Empire Broadsword, un LSI (Landing Ship Infantry – un navire de transport de troupes) situé au large de la pointe du Hoc.
C’est une épave qui est encore relativement bien conservée, elle est couchée sur tribord, toutes les structures du pont sont encore visibles. (…) Elle est déjà bien documentée, mais dans le cadre de l’inventaire, nous souhaitons avoir beaucoup de données scientifiques mais également des images pour nous permettre de présenter le site au public et notamment aux personnes qui ne plongent pas.
Les scientifiques sont ainsi accompagnés de 2 photographes plongeurs, qui filment et photographient tous les éléments de détails permettant d’identifier les épaves. Toutes les données recueillies seront, d’ici 2 à 3 ans, accessibles au grand public sur un site dédié. Une manière de valoriser tout le patrimoine de la « plus grosse opération maritime au monde ».
Musiques :
- Tristan Lohengrin – A Peaceful Sanctuary
- Nicolai Heidlas – Queen of the skies
Photos / vidéos de :
- Frédéric Osada / DRASSM
- Teddy Seguin / DRASSM