Originaire de Grenoble, Alban Verbecke a découvert la Normandie il y a une vingtaine d’années. Aujourd’hui notamment président de la filière Normandie Energies, il témoigne de son attachement au territoire qu’il ne quitterait pour rien au monde. Un territoire d’excellence en termes d’énergies décarbonées et au cadre de vie unique.
Quelle est la place de la Normandie en termes d’énergie(s) ?
La Normandie est la première région d’Europe de production d’énergie, à la fois dans la partie pétrole et gaz mais aussi dans la partie électricité. Il faut savoir que l’ambition française, c’est de décarboner l’ensemble de l’industrie de l’énergie. Nous avons donc besoin de davantage d’électricité. L’objectif est de passer aujourd’hui de 25 % de la production et de la consommation électriques à environ 55 – 60 %.
Comment la Normandie peut-elle répondre à cette ambition ?
Nous allons développer massivement des parcs éoliens offshore à la hauteur d’environ 4000 mégawatts – l’équivalent de deux fois la consommation des Normands pour la Normandie. Ce qui nous permettra d’exporter. Imaginez, demain, des éoliennes de 20 mégawatts, de la hauteur de la tour Eiffel à 40 50 kilomètres au large.
Ensuite, on va développer des énergies solaires : nous devons arriver à de l’autoconsommation pour les industriels, pour les particuliers. Aujourd’hui, il y a 30 entreprises normandes qui travaillent exclusivement sur le solaire.
L’autre sujet d’excellence sur le territoire, c’est le nucléaire : le président de la République a dit qu’il souhaitait relancer le nucléaire et là encore, ça se passe en Normandie. On a huit réacteurs en exploitation. Flamanville cette année et on relance la construction de deux nouveaux réacteurs.
Et sur l’hydrogène ?
Il y a en effet un gros projet à venir sur Port-Jérôme, avec l’installation massive d’hydrogène de l’ordre de 200 mégawatts. Il faut savoir que cette molécule est énergétiquement très intéressante, puisqu’un kilo d’hydrogène représente 4 fois la capacité énergétique d’un litre d’essence. Le problème, c’est qu’il faut le stocker à des températures inférieures à -253 °C, ce qui nécessite un refroidissement constant.
Mais une innovation extraordinaire a vu le jour en Normandie récemment près de Vernon : nous sommes désormais capables d’inerter l’hydrogène et donc de le transporter à température et pression ambiantes.
96 % de la production électrique est décarbonée sur le territoire. La Normandie est vraiment une terre d'excellence et exemplaire.
Qu’est-ce que tous ces projets représentent, en termes de recrutement ?
Côté nucléaire, nous avons besoin d’énormément de jeunes à la fois pour Orano – le spécialiste du recyclage du combustible – mais aussi pour la production. C’est d’ailleurs pour cela que le projet 3NC a vu le jour sur le territoire. Cette démarche co-portée de formation et de développement des compétences va nous permettre de former l’ensemble des techniciens nécessaires et d’assumer l’ambition de former deux fois plus d’ingénieurs sur le territoire. Nous avons également besoin d’énormément de compétences pour les parcs éoliens offshore, qui font appel à des technologies très innovantes. Pour faire tous ces projets magnifiques, nous avons donc besoin d’à peu près 40 000 personnes sur les 10 prochaines années. On a besoin de jeunes talents en Normandie !
Vous qui finissez vos études : si vous voulez rester et faire un bout de chemin avec nous, on vous accueille avec un grand plaisir. On a besoin de vous !
Au-delà de ces métiers d’avenir, pourquoi choisir la Normandie ?
Je peux en parler : je suis Normand d’adoption puisque originaire de Grenoble. Ici, il y a une qualité de vie extraordinaire. On se sent serein, en sécurité. Les paysages sont magnifiques et les activités variées.
Personnellement, j’adore les sports nautiques : je fais du kitesurf, du windsurf, c’est un vrai plaisir. Et je peux assurer que les randonnées en Normandie font partie des plus belles randonnées de France !
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