Spécialisée dans les huiles de poisson riches en Oméga-3 et les huiles végétales pour la nutrition et la cosmétique, OLVEA compte aujourd’hui parmi les leaders mondiaux de son secteur. Née à Fécamp, en Seine-Maritime, l’entreprise a fait de son positionnement géographique un atout stratégique.
Chez les Daudruy, chaque génération a apporté sa touche à l’entreprise familiale. Charles, l’arrière grand-père, a commencé en 1929 à commercialiser l’huile de foie de morue débarquée des Terre-neuvas qui rentraient à Fécamp. Pierre, le grand-père, a spécialisé l’activité dans la filtration à froid des huiles de poisson. Marc, le père, a eu le “coup de génie” de se lancer sur le marché encore balbutiant des huiles végétales pour l’industrie cosmétique, au début des années 1970. La 4e génération qui dirige désormais OLVEA, Arnauld Daudruy et Caroline Mayaud, a décidé de valoriser ses huiles de poisson pour leur teneur en acides gras polyinsaturés et d’investir le marché international.
En 25 ans, le chiffre d'affaires de l'entreprise a été multiplié par 40
De la petite entreprise de Fécamp au groupe international
Résultat : en moins d’un siècle, la PME fécampoise est devenue un groupe d’envergure. Avec une production de 60 000 tonnes d’huiles, un chiffre d’affaires de 245 millions d’euros par an et 350 collaborateurs, elle compte désormais parmi les leaders mondiaux du secteur. ” Notre huile de poisson, riche en oméga 3, se destine principalement à l’industrie nutraceutique et nos huiles végétales à l’industrie cosmétique. Nous sommes aussi présents sur certains marchés de niche : notre huile d’avocat, produite au Kenya, se vend par exemple aux Etats-Unis pour la consommation humaine : les Californiens en sont particulièrement friands…“, détaille le PDG d’OLVEA.
Au début des années 2000, la PME fécampoise a commencé à aménager ses propres usines de production un peu partout dans le monde. D’abord en 2003, à Agadir au Maroc, principal pays producteur de sardines. Puis deux autres sites dans le pays, pour l’huile d’Argan et l’huile de noisette. La Mauritanie, le Burkina Faso et le Kenya ont suivi, pour la production d’huiles de poisson, d’avocat, de macadamia, de karité, de sésame… ” Au fil des ans, nous nous sommes implantés dans les pays où nos matières premières sont présentes, ce qui nous assure une maîtrise complète de notre sécurité sanitaire et une parfaite traçabilité des produits pour nos clients “, souligne Arnauld Daudruy.
Fécamp reste son hub mondial et logistique
Pour autant, le bassin de Fécamp, où se situe toujours le siège social de l’entreprise et son principal site de production (145 collaborateurs au total), reste le port d’attache de l’entreprise. OLVEA en a même fait un avantage concurrentiel.
Notre positionnement en Seine-Maritime, à proximité immédiate de ces deux outils logistiques hyper performants que sont les ports du Havre et de Fécamp reste un atout considérable pour l'importation de nos matières premières.
Au Havre, OLVEA reçoit chaque année environ 2 000 conteneurs d’huiles en provenance de ses filières intégrées. Sur le port de Fécamp, elle dispose d’une quinzaine de cuves de stockage, directement alimentées par les bateaux citernes. “ Notre hub mondial est ici ”, souligne le dirigeant.
Des investissements en Normandie
Pour preuve, OLVEA a inauguré en 2018 sur son site normand sa nouvelle usine d’éco-raffinage. Baptisée OLVEA Green Technologies, elle est équipée de deux lignes de raffinage d’une capacité journalière de 100 tonnes . Un investissement de 40 millions d’euros pour l’entreprise, afin de garantir une meilleure maîtrise de ses process comme la décarbonation de son activité. La nouvelle usine a en effet permis au groupe d’internaliser le raffinage des huiles, jusqu’alors réalisé en Hollande. ” En évitant ces allers-retours et en traitant nos huiles dans cette éco-raffinerie, OLVEA a sensiblement diminué ses émissions de CO2, souligne son PDG. Parallèlement, nous avons aussi pris l’engagement de basculer notre utilisation de gaz fossile vers un gaz issu de la méthanisation (100 % biogaz) de façon progressive à horizon 2029. “
Une des premières usines d'éco-raffinage en Europe
OLVEA Green Technologies est l’une des premières usines d’éco-raffinage d’Europe. La conception du bâtiment et des processus de raffinage a été pensée pour avoir le plus faible impact environnemental possible. Aménagée au sein d’une ancienne usine entièrement réhabilitée, elle s’étend sur 9 000 m2 de bâtiments, sur lesquels ont été implantés 1300 m2 de panneaux photovoltaïques. L’énergie produite permet de couvrir une partie des besoins. Le reste est acheté auprès de filières d’électricité verte. Labellisée EcoVadis (médaille Platinum), OLVEA Green Technologies compte ainsi parmi les usines les plus avancées en Europe en matière de RSE.
L’humain, un pilier de la politique RSE d’OLVEA
Si les engagements environnementaux font partie intégrante de la politique RSE d’OLVEA, l’humain en est l’autre pilier. “ Prendre soin de ses collaborateurs est essentiel, car ils composent la richesse de l’entreprise. Ils sont, au-delà de nos huiles, notre principale matière première…“, estime Arnauld Daudruy. Dans son “Ambition RSE 2029″, l’entreprise s’engage par exemple à avoir un ” impact social positif à travers l’ensemble de ses écosystèmes et sa chaîne de valeur (…) et à contribuer positivement au développement des territoires où elle est implantée.” L’entreprise a, parallèlement, créée sa propre fondation en 2007, OLVEA Foundation. Présidée par Stéphanie Michaut-Daudruy, sœur d’Arnauld, elle œuvre pour des actions d’intérêt général, essentiellement dans la région de Fécamp et dans les pays où le groupe OLVEA est implanté.
Tournée vers l’avenir
L’entreprise fêtera son centenaire en 2029. Le secret d’une telle longévité ? ” Une gestion saine, du bon sens, de la curiosité et la capacité à saisir des opportunités “, estime aujourd’hui Arnauld Daudruy. Et une certaine vision de l’avenir. OLVEA a présenté un nouveau plan d’investissement de 27 millions d’euros pour 2025-2027. Celui-ci intègre notamment l’aménagement à Fécamp d’un nouveau site entièrement dédié à l’innovation. Il comprendra un nouveau laboratoire de recherche, un hall technologique de lipochimie et un ensemble d’outils techniques. ” Ce nouveau pôle sera le fer de lance de notre politique de R&D “, annonce le PDG d’OLVEA. Une cinquantaine de recrutements sont déjà prévus dans les trois ans à venir pour son fonctionnement. Des profils de techniciens, techniciens supérieurs et ingénieurs sont d’ores et déjà recherchés.
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