Né il y a 40 ans et quelques mois entre Milan et Côme, Matteo Dell’Orto a vécu en Italie pendant une vingtaine d’années avant d’appréhender le monde, notamment l’Europe, avec voyages et expériences de vie. Londres – où il rencontre sa femme – Madrid, le sud de la France, puis Paris, en 2006, où il devient directeur des ventes pour une coopérative d’hôteliers indépendants. En 2017, il décide de quitter la capitale pour s’installer à Caen, tout en gardant son activité, effectuant des déplacements réguliers entre Paris, la Normandie et l’Europe. Témoignage ensoleillé d’un Italien conquis par la proximité.
Vivre les bouchons en sens inverse
Pourquoi la Normandie
« Ma femme est originaire de Normandie, mais cela n’est pas tout ! On s’y sent bien. Et puis, c’est proche de Paris, mais sans être une banlieue dortoir. Il y a également la proximité de la mer, que j’adore. Et la taille de la ville, Caen, qui nous convenait parfaitement. »
Ma première surprise
« Je n’avais pas l’habitude de paysages aussi verts. La toute première fois, il y a une quinzaine d’années – je parlais à peine français – j’ai été frappé par la verdure des paysages, de la campagne, tout en étant si proche de la côte. C’était si différent de la Méditerranée que je connaissais. »
Le gros +
« Pour moi, sans hésiter, c’est la qualité de vie. Nous avons accès à tous les services, les routes sont en bon état, Caen est une ville à taille humaine. En fait, il y a toutes les commodités tout en restant une ville où il fait bon vivre. »
Des clichés à démonter
« J’ai été positivement surpris par le climat : contrairement à ce que beaucoup de Français disent, il ne pleut pas tout le temps en Normandie ! Par comparaison, à Paris, il fait souvent gris. A Caen et sur la côte normande, il y a beaucoup de lumière… le temps est très changeant, c’est vrai, mais il n’y a pas de journées interminables de pluie. Autre surprise… 9 Français sur 10 pensent que les coquilles Saint-Jacques viennent de Bretagne : c’est faux ! Il y en a énormément qui sont pêchées aux alentours de Port-en-Bessin par exemple. »
Le petit –
« Expérimentant depuis 4 ans le télétravail – avec trois jours en moyenne par semaine à domicile et deux jours à Paris, j’ai été amené à faire beaucoup de déplacements. Et c’est vrai que les transports sont parfois capricieux, notamment avec les retards des trains. »
Les différences notables avec Paris
« Je vais être méchant avec Paris qui m’a accueilli pendant 10 ans mais il n’y a aucune comparaison possible. Rien ne me manque : la foule, la saleté, le bruit, la confusion, les bouchons, le trafic… c’est une ville que j’adore mais je préfère y venir pour un week-end. Tout y est plus compliqué… Pour aller voir un ami, à 10km, c’est minimum une heure de transport. En Normandie, 10km, c’est 10 minutes ! Côté loyers, ce n’est pas comparable non plus. A Caen, on peut avoir un espace extérieur agréable, à Paris, c’est impensable.
J’entends également souvent que l’offre culturelle est plus importante à Paris, c’est normal, et dans ce cas, s’y rendre un week-end est plus agréable : je préfère largement vivre les bouchons en sens inverse… ! Même du côté des activités sportives, comme la course à pied, le tennis, la natation, il faut faire la queue, prévoir à l’avance, réserver… en Normandie, c’est plus facilement accessible, on est plus libres d’être spontanés. »
Mes découvertes et coins insoupçonnés
« Tout le monde connaît la Normandie pour le cidre et le fromage et non pour les huitres et les saint jacques – c’est dommage ! Avec ma femme, nous faisons beaucoup de balades, de temps en temps, nous partons de Ouistreham à pied pour aller jusqu’à Grandcamp-Maisy, en essayant de suivre le GR. Le pays d’Auge c’est un coin qu’on adore. On a découvert également le festival des AOC/AOP à Cambremer… idéal quand on aime les produits du terroir. C’est riche ! La Manche a également été une bonne surprise : à 1h10 de Caen, la variété des paysages est extraordinaire, avec des coins insoupçonnés et magnifiques, comme la Hague ou les petites anses, près de Gouville-sur-Mer. Il y a beaucoup de homards paraît-il là-bas, mais nous n’avons pas encore eu l’occasion d’essayer. »