Basée à Cherbourg à l’atelier Composites de la Base navale, l’entreprise Simon Frères (Simon SAS) était présente aux Journées de l’International organisées les 3 et 4 décembre par la CCI international. Rencontre avec Daniel Schmit, son directeur général.

Simon Frères, c’est quoi ?

Nous sommes le spécialiste mondialement reconnu pour la fabrication d’équipements pour la production du beurre en continu. Et ce, depuis le milieu des années 50. Avant, nous étions plutôt spécialisés dans la production d’équipements pour la ferme, dont le barattage, mais en bois… cela a bien évolué au fil du temps, vers la machine à produire le beurre en continu. Nous avons été créés en 1856. C’était une entreprise familiale jusqu’à fin 2004 avant d’intégrer un groupe qui à l’époque était le groupe BRETECHE, mais qui maintenant est SYNEXT Group, nouvellement créé depuis un mois. Nous avons 4 concurrents à l’international -tous européens- et sommes leaders sur ce marché en termes d’équipement. Nous sommes 38 salariés à Cherbourg-en-Cotentin, c’est une PME. Nous sommes concepteurs, fabricants et metteurs au point de lignes complètes.

L’export, ça a commencé quand ?

C’est une très longue histoire chez Simon : c’est vraiment dans les gènes de l’entreprise. Pour l’anecdote, à la fin du 19ème siècle, nos documentations étaient bilingues, ça n’est pas fréquent ! Nous avons eu également trois médailles à l’exposition universelle en 1900. Nous avons eu deux oscars de l’exportation, en 1961 et en 1974. Cela représentait 73% de notre chiffre d’affaires en 2017.

Comment s’est fait l’export ? Comment êtes-vous accompagné ?

Disons qu’en 1890, j’en ai moyennement le souvenir… (rires) La première exportation est beaucoup trop ancienne. Quand je suis rentré dans l’entreprise il y a 23 ans, l’export était déjà aussi développé qu’aujourd’hui. Bien sûr, on s’enrichit toujours d’expériences sur les moyens de paiement, les incoterms (n.d.l.r : contraction de l’expression anglaise International commercial terms, qui sert à définir les droits et devoirs des acheteurs et vendeurs participant à des échanges internationaux et nationaux), et nous avons toujours le soutien de la CCI international sur la façon de maîtriser cette partie-là. Nous sommes également adhérents de l’ADEPTA, une association d’entreprises exportatrices dans le domaine de l’agro-alimentaire, que ce soit des équipements ou des produits avec différentes filières. C’est un moyen pour nous d’entrer en contact et de partager les expériences avec d’autres entreprises. Pour nous, l’accompagnement de la CCI International passe essentiellement par les moyens de formation.

Où êtes-vous présents ?

Nous sommes présents dans une cinquantaine de pays : dans tous ceux où l’on produit du beurre. Les zones géographiques varient d’une année à l’autre. Nous avons beaucoup travaillé pour l’Océanie dans les années 80, puis plutôt en Amérique du Sud dans les années 90 et 2000. Aujourd’hui, c’est un peu plus varié mais nous avons un endroit commun à toutes ces années, qui est l’Inde. C’est notre premier pays client à l’export. Et nous travaillons à nous développer au Moyen-Orient.

Malgré cette expérience, connaissez-vous des freins pour exporter ?

Nous sommes une PME de 38 personnes présente dans 50 pays. Nos freins, ce sont donc les ressources que l’on doit allouer pour prospecter dans ces pays. Nous avons bien sûr des réseaux – nous ne suivons pas en direct tous les pays – mais un réseau cela s’anime et cela demande pas mal d’énergie.

En quoi c’est important, aujourd’hui, d’aider des entreprises normandes qui souhaitent exporter ?

On se sent toujours une responsabilité quand on a une expérience comme la nôtre. Nous avons d’abord envie de la partager car on sait à quel point c’est un facteur de succès pour les entreprises, donc pour l’économie régionale. C’est important pour nous qui avons la chance d’avoir cette longue expérience à l’export de pouvoir partager ce vécu.

La Normandie a-t-elle un rayonnement particulier à l’international ?

Oui, incontestablement. Lorsque l’on dit que nous sommes de Normandie, il y a évidemment l’image de la Normandie liée au Débarquement qui revient de manière incontournable. Mais dans le domaine particulier des produits laitiers, et notamment du beurre dans lequel on travaille, il y a également parfois, dans certains pays, souvent en Asie, une connaissance du beurre normand.

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