Normand du côté de sa mère, Breton par son père, Simon aime se définir comme armoricain. Depuis presque une dizaine d’années, il travaille en Chine dans la construction navale. De la Normandie à Shanghai, Simon nous raconte son parcours, ses attaches avec la région et nous dévoile ses projets pour célébrer le Nouvel An chinois le 9 février prochain.
La Normandie a une industrie riche. Je croise souvent des Chinois qui connaissent Rouen, car la ville accueille de nombreux étudiants venant de Chine.
Qui suis-je ?
Je m’appelle Simon Le Penhuizic et je travaille dans la construction navale en Chine. Je suis arrivé à Nanjing en 2015 dans le cadre de mes études. À l’été 2017, j’ai rencontré ma femme chinoise alors que nous travaillions tous les deux à Tokyo. Je vis à Shanghai depuis 2019, et nous nous sommes enfin mariés en 2023 après la longue période du Covid.
J’ai eu la chance de faire des études qui m’ont poussé vers l’international et d’avoir pu orienter ma carrière vers de multiples secteurs. Cela m’a apporté une vraie ouverture d’esprit, que je continue d’entretenir par la passion du voyage.
La Normandie et moi
Mes grands-parents maternels vivent à Tilly-sur-Seulles, entre Bayeux et Caen. Ma famille paternelle vient du Morbihan, j’aime me définir comme armoricain car je me sens autant Normand que Breton. J’ai de la famille dans le reste du Calvados, et j’ai eu la chance de travailler à Caen pendant une petite période.
Aujourd’hui, dans mon environnement de travail, je croise de nombreux collègues normands qui viennent du monde de la construction navale ou du nucléaire. La Normandie a une industrie riche. Je croise souvent des Chinois qui connaissent Rouen, car la ville accueille de nombreux étudiants venant de Chine.
Mon rôle d’ambassadeur
Dans mon quotidien, je continue de cuisiner au beurre, d’expliquer aux Chinois les bienfaits de la crème fraîche et du cidre. Nos deux peuples sont très fiers de nos gastronomies respectives et c’est un très bon premier sujet de discussion. Nous avons la chance de pouvoir facilement montrer la côte normande sur les cartes avec le Cotentin et l’embouchure de la Seine. Contrairement aux Anglo-Saxons qui connaissent plus facilement Guillaume le Conquérant et l’opération Overlord, les Chinois n’ont pas forcément la même connaissance. Il faut souvent montrer des images du Mont Saint-Michel, d’Étretat ou de camembert pour qu’ils visualisent mieux.
Ici, à Shanghai, j’aime bien leur rappeler que l’un des bâtiments les plus iconiques de la ville, l’immeuble Wukang de la rue Huaihai, qui fête cette année ses cent ans, se faisait appeler Appartements Normandie. Et en 1924, le nom de cette rue était l’avenue Joffre qui était l’une des avenues principales de la concession française.
Votre Nouvel An chinois
Pour mon nouvel an chinois, j’accueille ma mère qui décollera de France le 2 février. Elle aura la chance de venir fêter le nouvel an dans ma belle-famille chinoise à Urumqi, au Xinjiang. Le premier jour du nouvel an lunaire est le 10 février. Nous allons passer plusieurs jours à rendre visite aux membres de la famille, à cuisiner à la maison, échanger du foie gras avec des jiaozis, regarder les programmes télé du nouvel an, jouer au mahjong, faire des feux d’artifices…