Quels sont les enjeux et les bénéfices pour une entreprise ?
La RSE doit, pour moi, générer 4 types de bénéfices pour l’entreprise : la réduction des coûts, la diminution des risques, l’augmentation du chiffre d’affaires et l’amélioration de la productivité, à travers le « feel good factor ».
C’est important d’arriver à terme à penser à ce type de bénéfices parce qu’en RSE, on a l’habitude de dire que les coûts sont visibles et les bénéfices cachés. D’où la nécessité de faire comprendre à l’entreprise tout l’intérêt qu’elle a à déterminer sa vision du succès pour l’avenir via un plan d’actions intégrant les valeurs de la RSE.
Une étude a été menée il y a quelques années par la plateforme RSE à laquelle l’association que je dirigeais – le réseau GRANDDE – avait contribué. L’étude portait sur le lien entre RSE et performance économique. 8500 entreprises avaient été interrogées. Il en était ressorti que la performance des entreprises qui intègrent des critères RSE augmente en moyenne de 13%.
Je pondère un peu ce chiffre : on peut légitimement penser que ces entreprises sont celles qui sont en meilleure santé ou qui ont les moyens de mettre en œuvre ces politiques-là. Il n’en reste pas moins qu’un écart de 3 ou 4% de performance est généralement observable. Je l’ai moi-même constaté !
Quelle est la première étape d’une démarche RSE ?
Mener une démarche de RSE complète amène à s’interroger sur son fonctionnement, à pouvoir coucher sur une feuille tout ce qui est déjà réalisé par l’entreprise et essayer de détecter les champs qui sont non-couverts, sur lesquels l’entreprise va avoir un intérêt stratégique à s’améliorer.
Cela nécessite un travail d’analyse et de diagnostic, généralement réalisé par un organisme tiers indépendant, qui permet d’offrir une vision neuve et distanciée du fonctionnement de l’entreprise. Ce travail va permettre à l’entreprise de s’interroger d’abord sur ses parties prenantes, les liens qu’elle entretient avec elles, et quelques sujets fondamentaux, qui sont en général au nombre de 7, tels que la norme ISO 26000 les définit. On y trouve les questions environnementales ; les relations et conditions de travail ; la loyauté des pratiques ; les questions relatives au consommateur ; le lien entre l’entreprise et sa communauté locale ; les droits de l’Homme, et la gouvernance.
Une entreprise a donc intérêt à pouvoir s’interroger sur ses pratiques à travers ces 7 thèmes principaux ; identifier ses parties prenantes, faire un état des lieux de ce qui est déjà réalisé et surtout avec l’aide d’un organisme tiers, de pouvoir détecter quels sont les sujets sur lesquels elle a véritablement intérêt à s’améliorer, avant la mise en œuvre d’un plan d’actions.