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ESITC CAEN : imaginer et former la construction de demain

Que sait-on des ingénieurs de la construction, du BTP ? Hormis ces trois lettres, peu de choses en réalité… Derrière « Bâtiment Travaux Publics », c’est pourtant tout un secteur d’activités riche de perspectives, de métiers et d’enjeux. Entre plein emploi, attraction internationale et développement durable, zoom sur l’ESITC Caen, l’École Supérieure d’Ingénieurs des Travaux de la Construction qui diplôme chaque année les ingénieurs de demain.

Vocation(s)

Créée par et pour les entreprises du secteur, l’ESITC Caen est une école privée d’intérêt général, gérée par une association. Sa mission ? Trouver de nouvelles façons de construire, pour lesquelles les entreprises du secteur ont de réels besoins. « Elles embauchent de plus en plus d’ingénieurs, ont revu leurs méthodes de recrutement, et ont besoin de ces compétences » souligne le directeur, Jérôme Lebrun. Après un bac S ou STI 2D, une CPGE scientifique (Classe Préparatoire aux Grandes Ecoles) ou un DUT génie civil, BTS bâtiment ou travaux publics, l’ESITC Caen se fait fort d’accueillir des profils variés dans un cursus très progressif : « le 1er choix se fait en fin de 3ème année, entre le bâtiment ou les travaux publics. La spécialisation se fait ensuite en 5ème année. Cela permet aux élèves de faire leur choix en fonction de leurs goûts. »

Les élèves ne cherchent pas d’emploi, ils le choisissent

Seul présupposé : avoir une appétence pour la construction ou le dimensionnement. Et parce qu’on ne construit plus aujourd’hui comme hier, l’international, le numérique, l’environnement et le management rejoignent les cours scientifiques et techniques dans le panel complet. L’ambition est forte et réelle : depuis sa création il y a 25 ans, plus de 90% des élèves signent chaque année leurs contrats avant même d’être diplômés« Il y a du travail partout : en France, dans les régions et à l’international. Tout le monde est demandeur de ces compétences, il y a des projets de construction dans le monde entier avec un cahier des charges complexe à relever. » Deux grands secteurs sont privilégiés à l’issue du cursus : la conception, en tant qu’ingénieur en bureau d’études, ou bien sur le terrain, comme ingénieur travaux, véritable chef d’orchestre pour mener à bien le chantier. « Les élèves peuvent en plus choisir le job de leur rêve en combinant trois dimensions : la destination, le type de métier et le type d’entreprises » affirme Jérôme Lebrun.

En Normandie, on sait jouer collectif !

Ouverture(s)

Fort de cet enseignement dirigé vers les (nombreux) besoins de la profession, l’ESITC Caen affirme son ouverture aux autres structures« On travaille de plus en plus sur des partenariats avec des établissements aux alentours » stipule le directeur. Membre du réseau Normandie Tech, qui rassemble toutes les écoles d’ingénieurs et d’architecture à l’échelle du territoire, l’école héberge également un centre de compétences dédié au BIM (Building Information Modeling ou maquette numérique), unique en France. Il a été développé en partenariat avec l’académie et le lycée Laplace. Avec une centaine de postes, cet outil aujourd’hui indispensable offre la possibilité aux différents acteurs du génie civil – écoles d’architecture, professionnels, lycées professionnels – de travailler à distance sur un modèle numérique en 3D.

« Beaucoup de nos enseignants sont des professionnels et les étudiants comptent jusqu’à 16 mois de stages cumulés » poursuit le directeur. Une ouverture également orientée à l’international. Outre des stages ou une immersion de trois mois minimum, les élèves ont la possibilité de compléter leur formation à l’étrangerpendant plusieurs mois sur des compétences précises. « Nous avons développé un réseau de partenariats avec des universités étrangères, ce qui nous permet, via la mise en place de workshops, d’accueillir en retour des élèves du monde entier pour les former sur nos propres expertises. » Allemagne, Brésil, Vietnam, Gabon… un échange bénéfique pour tous afin de découvrir les process de construction spécifiques à chaque aire géographique.

Ces connaissances sont délivrées aux élèves afin qu’ils aient ce bagage d’avant-garde quand ils entrent sur le marché du travail

Développement(s) durable(s)

« Hier, on attendait d’une construction qu’elle soit solide. Aujourd’hui, on veut qu’elle soit esthétique, performante d’un point de vue thermique, acoustique, sanitaire… mais aussi qu’elle soit durable, c’est-à-dire envisagée dans son cycle de vie, y compris son recyclage… » analyse Jérôme Lebrun. L’école mise pour grande partie sur son activité de recherche et développement. Des thématiques de recherche, tirées par un besoin de la profession, qui sont bien souvent croisées avec un besoin du territoire. L’école propose également un mastère spécialisé adossé à l’un des domaines d’expertise du laboratoire de l’école, les éco-matériaux : « travailler sur les coquillages ou le béton de lin, cela permet de marquer cette appartenance à la Normandie. Nous avons également travaillé il y a quelques années sur la réutilisation des sédiments de dragage dans les ports dans la préparation des routes. » Toutes les recherches, en lien avec des universités ou dans le cadre de projets européens, sont développées et testées au sein de l’école, grâce à un équipement de pointe.

©Julien Hélie / Normandie Attractivité

L’une des spécialisations de 5ème année de la formation – et développée dans le cadre d’un second mastère – est consacrée aux ouvrages maritimes, avec un focus sur les énergies marines renouvelables, en offshore. Depuis juin, l’école accueille par ailleurs un canal à houle de 40m de longdispositif unique en France qui permet de mesurer l’impact des tempêtes sur les côtes et sur des ouvrages maritimes. « Cela répond à un enjeu environnemental d’envergure, notamment avec le réchauffement climatique et l’élévation du niveau des océans »souligne le directeur. A destination des élèves, des chercheurs comme des professionnels du monde entier, ce dispositif complet rend possible des simulations très précises. « Grâce au générateur de houle à absorption active, nous sommes capables par exemple de programmer exactement à quel endroit la vague va déferler. »

L’ESITC Caen en bref :

  • Ecole privée gérée par une association loi 1901 à but non lucratif, l’ESITC Caen (Ecole Supérieure d’Ingénieurs des Travaux de la Construction) a été créée par et pour les entreprises du secteur il y a 25 ans. Elle est labellisée par l’État (EESPIG) et est membre de la Conférence des Grandes Écoles.

 

  • L’ESITC Caen dispose de 10000 m2 tout confondus à la suite du doublement de la surface en 2016, financée la Fédération Nationale des Travaux Publics et par les collectivités déjà participantes à sa création : la Région Normandie, le Conseil Départemental du Calvados et Caen-la-Mer.

 

  • Elle accueille 580 élèves, une quarantaine de permanents et près de 180 intervenants occasionnels extérieurs dont une majorité de professionnels ; depuis l’extension, l’établissement est passé d’une taille de promotion de 100 élèves à 160, grâce à l’habilitation délivrée par la CTI, sa tutelle.

 

  • Les élèves viennent de la France entière et de l’international ; à l’issue de leur cursus, le solde est positif entre le nombre d’élèves venus étudier en Normandie et ceux qui y restent travailler.

 

  • A l’issue du cursus, 2/3 des élèves vont sur le terrain comme ingénieur travaux et 1/3 en bureau d’études ; 20% d’entre eux vont travailler à l’international

 

  • Depuis quelques mois, l’école dispose d’un canal à houle, unique en France par ses dimensions : 40m de long, 1m de large et 2m de hauteur. Les objectifs ? Anticiper les besoins de protection du littoral, évaluer et adapter les ouvrages et infrastructures, répondre aux enjeux énergétiques de demain, produire des connaissances, former les ingénieurs et soutenir les entreprises françaises.

 

  • Dans le cadre des workshops, une soixantaine d’élèves internationaux sont accueillis sur une période d’un mois pour travailler avec des professionnels sur des thématiques liées à l’expertise de l’ESITC Caen.

 

  • Dans le cadre de deux mastères spécialisés – expert en ouvrage maritime et portuaire et expert en éco-matériaux et conception BIM, l’école attire également chaque année une quinzaine d’étudiants venus du monde entier : des ingénieurs qui se spécialisent ou des professionnels qui viennent chercher des compétences complémentaires.

 

  • Outre des matières techniques et scientifiques, l’école dispense obligatoirement aux élèves des cours de management, de numérique, de langue et d’environnement.

 

  • En cumulant bourses d’état et bourses de l’école, 1 élève sur trois est aidé financièrement ; un sur deux avec l’apprentissage. 

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