Vous l’avez peut-être découvert dans Échappées Belles ou Ensemble c’est Mieux, ou encore reconnu cette année pour « Le Resto d’Hugo » dans Vous êtes formidables sur France 3 mais le connaissez-vous pour Petite Reine normandie ? Anecdotes à fleur de guidon et pause gourmande entre deux coups de pédale, Hugo Guillochin, la trentaine dynamique, sillonne les routes de Normandie d’avril à octobre à vélo en compagnie d’une clientèle variée, ravie de découvrir les paysages et l’histoire normande. Portrait.
Publié le 05/04/2019
Temps de lecture : 4''10'
C’est là que j’ai pris conscience que j’avais mon destin entre les mains
L’adrénaline et le challenge
« Pour résumer ma vie, je dirais qu’il y a eu trois étapes décisives » : à seulement 30 ans, le Bayeusain a déjà plusieurs aventures marquantes derrière lui. La première ? Un départ pour l’Angleterre à 19 ans, juste après le lycée. Adrénaline du départ, des rencontres… « L’Angleterre me manque beaucoup, c’était très inspirant. J’essaie d’y retourner quand je peux. C’est là que j’ai pris conscience que j’avais mon destin entre les mains, que c’est moi qui pilotais. » Un voyage dont il garde l’aisance de la langue et le goût de la découverte. Un an plus tard, de retour dans la cité médiévale, il crée, dans son jardin… Tout un Foin. Un festival pluridisciplinaire à taille humaine mêlant théâtre, cinéma en plein air et concerts. Budget, communication, logistique, sécurité… motivé, le jeune homme apprend les ficelles du monde associatif.
Très vite, le festival prend de l’ampleur, déménage à Bayeux et les rangs de l’association, dont il devient salarié, s’enrichissent d’une centaine de bénévoles et d’une quarantaine d’entreprises partenaires. Ce qui lui plaît ? La diversité de ses interlocuteurs : côtoyer les artistes, organiser les partenariats, négocier le kilo de saucisses… Hugo est jeune, mais bien entouré. « Je n’étais pas tout seul à l’organiser : j’étais entouré de différents talents normands, comme Maxime Delaunay, producteur de cinéma ou encore Pierre-Olivier Madeleine… » Une deuxième expérience décisive qu’il mène de A à Z jusqu’en 2015, et dont le souvenir, aujourd’hui encore, pare son visage d’enthousiasme.
Je ne voulais pas vivre l’angoisse du dimanche soir
Balades commentées
Mais l’envie de se lancer un nouveau défi le taraude. « Je voulais garder un métier passion, travailler en plein air… et ne pas vivre l’angoisse du dimanche soir ! » En jeu ? Un projet plus entrepreneurial, plus personnel, et qui donnerait une vraie valeur ajoutée à la Normandie, une région qu’il adore. Fin 2015, lors d’une escapade en Californie, en louant un vélo pour découvrir les lieux, c’est le flash : « c’était la meilleure expérience de mes vacances, il fallait que je propose ça ! » Féru de cyclisme, et notamment de VTT depuis tout petit, Hugo imagine un nouveau service. A la différence près qu’il décide de proposer ses balades en vélo à assistance électrique, afin de s’adapter à la diversité de sa future clientèle.
Avec le soutien de Loc Vélo, un loueur Bayeusain, qui lui fournit une aide logistique précieuse, Hugo fonde alors Petite Reine en 2016, sous le statut de micro-entrepreneur. La première année, expérimentale, lui permet de concentrer ses premières balades autour des plages du Débarquement. « Puis j’ai eu l’occasion de travailler pour le Comité Régional du Tourisme, dans le cadre d’un Educ’Tour et je suis arrivé au Mont-Saint-Michel à vélo… cela a été une révélation. Je me suis dit qu’il fallait que je le propose à mes clients. » Dont acte, Hugo achète un minibus, passe sa capacité de transport pour transporter du public et étoffe ses services. Un troisième circuit, dans le Pays d’Auge, vient se greffer quelque temps plus tard. En direct ou via les agences de voyage, clientèle étrangère, institutions, actions de promotion du vélo, flexibilité et sur-mesure, à la demi-journée ou à la journée, Hugo ne recule devant rien pour rompre avec la monotonie, qu’il exècre. « Je suis sur les routes de mon enfance à vélo et je suis payé à faire ça » sourit-il, émerveillé de sa chance.
Avec l’assistance électrique, on retrouve les jambes qu’on avait à 14 ans
Des idées plein la tête
Parallèlement à son activité, passionné de la vie locale, il assume quelques responsabilités pour apaiser sa curiosité… et s’enthousiasme, toujours, de découvrir régulièrement sa Normandie. Cotentin, Bessin, Seine-Maritime… les terrains de jeux sont multiples et les clients, friands de découvrir la vie locale. « La Normandie est bien connue à l’étranger, c’est une chance. Et c’est vrai qu’avec mon activité, j’ai envie de contribuer modestement à son rayonnement » soutient-il. 40, 50… avec ses hôtes, il dévale les kilomètres – « avec l’assistance électrique, on retrouve les jambes qu’on avait à 14 ans » – à la découverte de coins connus ou beaucoup moins : le plaisir se fige avant tout dans l’instant de l’échange, une expérience prisée par sa clientèle américaine. « Ils sont à la recherche d’une vraie rencontre avec un local, pas que l’histoire du D-DAY mais aussi de la vie en Normandie. »
Son plus beau compliment ? Qu’un client lui confie : « je vais repenser à cette balade tout l’hiver ! » Un bien-être révélé, une motivation à revenir… bref, un pari gagné ! Mais l’aventure ne s’arrête pas là. Hugo a encore bien des coups de pédale sous la semelle pour développer sa Petite Reine. Iode, colza, herbe coupée… Les plaisirs olfactifs se conjuguent depuis quelques mois avec des saveurs bien normandes grâce à un « food tour » ou balade gourmande. Calvados, cidre, huîtres, escargots, biscuits… Hugo emmène ses clients à la rencontre des producteurs, au cœur des éléments, pour allier gourmandise, qualité et savoir-faire ! Il s’est par ailleurs enjoint l’aide d’une freelance qui lui permet désormais d’imaginer des circuits plus longs afin de prolonger l’expérience. « J’apprends peu à peu à déléguer, et c’est un vrai challenge que je savoure… » La Normandie regorge de douceurs, autant de possibles qu’Hugo compte bien valoriser au détour de l’une de ses balades !
« Petite Reine continue d’évoluer, j’aimerais bien trouver un peu de sang neuf pour les saisons à venir… »
Bon à savoir
- Hugo Guillochin, né à Bayeux en 1988, a fondé Petite Reine en 2016 : des balades à vélo électrique commentées, vers les plages du débarquement, le Mont-Saint-Michel et le Pays d’Auge. Ce projet lui a valu d’être reconnu comme coup de cœur SO 14 ! en 2017 par le département du Calvados.
En 2019, il a lancé une nouveauté : un food tour pour aller à la rencontre des producteurs locaux.
Fin 2019, suite à la diffusion d’ »Échappées Belles » sur la Normandie Gourmande, Hugo reçoit la proposition de travailler pour France 3 Normandie.
De 2020 à juin 2021, il a travaillé pour l’émission Ensemble c’est Mieux pour une chronique découverte des bonnes initiatives partout en Normandie.
Et depuis janvier 22, il fait découvrir les bonnes adresses sur l’émission « Vous êtes formidable » pour une chronique baptisée le « Resto d’Hugo ».
Hugo vient également de terminer l’écriture d’un documentaire en lien avec François Dourlen et produit par Nolita (Qui a produit « Montre jamais ça à personne ») qui sera diffusé en 2023.
- Si le vélo s’appelle la petite reine… C’est à cause d’une reine des Pays-Bas, grande amatrice de vélo ! En 1890, Wilhelmine, âgée de 10 ans à peine, succède à Guillaume III. La souveraine prend l’habitude de circuler à vélo dans son royaume. La presse française salue cette « petite reine à bicyclette », notamment lors de sa visite en 1898. Très populaire dès cette époque, l’expression désigne vite le vélo lui-même : la « reine Bicyclette » (devenue « petite reine » en 1911). Quant à Wilhelmine, elle a continué à pédaler jusqu’à son abdication en 1948. Son arrière-petit-fils, l’actuel roi Willem-Alexander, a perpétué cette tradition. Les Pays-Bas sont parfois surnommés la « monarchie à bicyclette » (source : Ça m’intéresse.fr)