Originaire de la région parisienne, Manon Bard a repris le plus ancien atelier de lutherie de Rouen. Une nouvelle vie professionnelle et personnelle pour la jeune femme de 26 ans, qui s’épanouit en Normandie !
C’est un vrai privilège de travailler ici
Comment avez-vous été amené à reprendre un atelier de lutherie à Rouen ?
Musicienne depuis l’enfance, j’ai toujours voulu travailler dans le domaine musical. Je rêvais au départ d’être chef d’orchestre, puis j’ai eu la chance de faire quelques stages auprès de luthiers qui m’ont permis de découvrir le métier. J’ai ensuite intégré l’école nationale de lutherie de Mirecourt, dans les Vosges, où j’ai appris à fabriquer et entretenir des violons, altos et violoncelles. À ma sortie, en 2021, j’ai commencé à travailler dans différents ateliers, en région parisienne.
À l’occasion d’un rassemblement d’anciens élèves à l’école, j’ai rencontré Jean-Marc Sarhan, un luthier rouennais qui cherchait quelqu’un pour prendre sa suite. Je suis venue le voir quelques mois après à Rouen et nous avons convenu que je vienne travailler avec lui pendant plusieurs mois avant de racheter le fonds de commerce. Tout est allé très vite. Je suis arrivée début 2023 pour travailler avec lui et j’ai officiellement repris le 18 février 2025.
Qu’avez-vous pensé de Rouen la première fois ?
Avant de venir, je ne connaissais de la Normandie qu’Etretat. La première fois que j’ai mis les pieds à Rouen, je suis passée par le quartier du Donjon que j’ai trouvé mémorable. J’ai ensuite découvert la ville, que je trouve magnifique, au fur et à mesure. Mon atelier Les violons du Robec est situé en plein cœur du centre historique, à côté du quartier des Antiquaires et de la rue Eau-de-Robec. C’est un vrai privilège de travailler ici.
La qualité de vie nous a convaincu de nous installer à Rouen.
Quels services propose votre atelier ?
Dans le même esprit que l’atelier de Jean-Marc Sarhan, Les violons du Robec proposent l’entretien, la réparation mais aussi la location et la vente de quatuor à cordes (violon, alto, violoncelle, contrebasse). Avec un grand conservatoire, un opéra, des orchestres et une multitude d’écoles de musique en ville et partout en Seine-Maritime, la demande est forte !
Comment s’est passée votre installation en Normandie ?
Mon mari est muséographe à Paris, donc nous devions obligatoirement rester connectés à la capitale. Nous avons hésité à nous installer à mi-chemin, mais la qualité de vie à Rouen nous a convaincu ! Nous avons eu une quinzaine de jours devant nous pour trouver un logement près de la gare. Rapidement, nous avons pu troquer mon petit studio de Lagny-sur-Marne pour un appartement spacieux, dans un quartier calme et à un tarif incomparable avec ceux de l’Ile-de-France. Nous avons gagné en confort de vie.
Comment avez-vous été accueillie à Rouen ?
J’ai été très bien accueillie par les commerçants de la rue, comme par la mairie de Rouen. Mais j’ai aussi reçu des marques d’attention de nombreux Rouennais, qui passent devant la boutique chaque jour. Ils se sont arrêtés pour me dire à quel point ils étaient heureux de voir que l’atelier avait été repris. Sur un plan personnel, il n’est jamais simple de se recréer un cercle d’amis à partir de rien. Mais deux ans après notre installation, nous avons nos points de repère, nos visages connus et nous nous sentons Rouennais.
Quels sont vos projets pour Les Violons du Robec ?
À court terme, je souhaite moderniser le parc de location – 200 instruments –, notamment en remplaçant les étuis et accessoires. Je prévois aussi d’aménager une cave sous l’atelier pour offrir un espace d’essai et de répétition aux musiciens.
À plus long terme, j’aimerais embaucher un collaborateur pour travailler à deux et me dégager du temps afin de développer l’atelier, nouer des partenariats avec des fournisseurs locaux et mieux faire connaître notre savoir-faire.
01
Ma première surprise
L’abondance d’églises à Rouen, toutes aussi splendides les unes que les autres !
02
Le gros plus
La qualité de vie
03
Le petit moins
Je n’en vois pas !
04
Les clichés à démonter
La météo maussade, il y a de beaux ciels bleus à Rouen !
