Enseignante-chercheuse au sein de l’Institut CARMeN, Karine Porte développe un projet de recherche basé sur la chimie bioorthogonale pour améliorer certains traitements et en diminuer les effets secondaires, en particulier contre le cancer.  

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Après des études qui l’ont emmenée un peu partout en France et en Europe, c’est en Normandie que Karine Porte a choisi de poser ses valises. Originaire de Pau, dans le Sud-Ouest, la scientifique de 32 ans a d’abord suivi un master en chimie fine et thérapeutique à Nantes, avant de poursuivre son doctorat au sein du CEA à Paris-Saclay. Après avoir obtenu sa thèse, en septembre 2019, elle s’envole en Allemagne pour un premier post-doctorat à l’Université de Münster, avant de rejoindre l’Université Catholique de Louvain, en Belgique, pour un second post-doctorat. 

La Normandie, choix du cœur et de la raison 

« Après deux ans et demi en Belgique, mon mari et moi avons décidé de rentrer en France », explique-t-elle. Tous deux chimistes, ils souhaitent alors retrouver un cadre de travail stimulant, si possible en dehors de la région parisienne. « La Normandie s’est révélée être un pôle de recherche attractif, avec de nombreuses opportunités professionnelles dans l’industrie ». Alors que son mari rejoint NovAliX à Val-de-Reuil, Karine Porte est recrutée comme enseignante-chercheuse à l’institut CARMeN en septembre 2023. « J’avais déjà entendu parler du CARMeN, qui jouit d’une très belle réputation à l’extérieur. Et l’arrivée du nouveau spectromètre FCITR 18 teslas va certainement encore l’accroître », note l’enseignante-chercheuse. Karine Porte partage désormais son temps entre ses cours en chimie organique auprès des élèves de licence de l’université de Rouen Normandie et les travaux de recherche du CARMeN.  

Un projet de recherche basé sur la chimie bioorthogonale 

Elle y développe actuellement son propre projet de recherche, sur la mise au point d’outils chimiques destinés à améliorer la qualité des traitements, chez les malades du cancer par exemple. « Les chimiothérapies actuelles sont très puissantes et attaquent non seulement les cellules cancéreuses, mais aussi les cellules saines, ce qui engendre d’importants effets secondaires », explique-t-elle. Sa démarche consiste à utiliser la chimie bioorthogonale, une approche révolutionnaire introduite par Carolyn Bertozzi, prix Nobel de chimie, pour libérer les principes actifs des traitements directement au niveau des tumeurs. « L’idée est de cibler uniquement les cellules malades et d’épargner les cellules saines, afin de réduire considérablement les effets secondaires des traitements actuels », précise la chercheuse. 

En Normandie, Karine Porte a trouvé son équilibre. Entre la proximité de la mer, des grandes villes et de Paris, la région lui offre un équilibre entre vie personnelle et professionnelle.

Je vis à la campagne, tout en travaillant dans un grand laboratoire de recherche. Nous avons acheté une maison dans l’Eure, et nous comptons bien y rester.

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