Publié le 10 avril 2025
Temps de lecture : 4 min.
Créée il y a trente ans par une équipe de chercheurs caennais, la PME est leader mondial des systèmes de sources d’ions ECR, utilisés en physique et en médecine. Elle s’ouvre désormais aux industriels de tout bord, avec une politique de R&D plus offensive et un nouvel équipement unique en France, made in Bayeux !
L’écosystème et le cadre de vie à Bayeux sont assez inédits pour une entreprise de haute technologie comme la nôtre… Lorsqu’ils nous rendent visite, nos clients, qui viennent de partout dans le monde, voient la Normandie sous son plus beau jour !
Raphaël Murray, directeur général adjoint de Pantechnik

Spin-off du GANIL, la PME de 17 salariés passionnés conçoit et fabrique, depuis 1991, des sources d’ions ECR, une technologie de pointe. “ Nous fabriquons des systèmes clés en main, principalement pour des laboratoires de recherche en physique (nucléaire, plasma, matériaux) et des centres médicaux qui utilisent les ions dans le traitement de certains cancers (protonthérapie, hadronthérapie)”, explique-t-il.
PANTECHNIK en deux dates clés
- Naissance en 1991. Le physicien Richard Geller invente les sources d’ions ECR dans les années 1980. La technologie, qui permet de produire des ions à haute performance dans un environnement restreint, est brevetée. Au début des années 1990, une équipe de chercheurs du Grand Accélérateur National d’Ions Lourds (GANIL) de Caen, crée Pantechnik. L’entreprise bénéficie ainsi d’un transfert de technologies pour la commercialisation à l’international de ces machines nouvelle génération, fruit d’un savoir-faire français.
- Virage en 2019. Il y a 6 ans, le Conseil d’Administration de Pantechnik engage un vaste chantier de renouvellement et de transformation de l’entreprise. “ Le mode de fonctionnement a été revu pour adopter un nouveau modèle d’entreprise scientifique tournée vers l’industrie “, analyse le directeur général adjoint. Depuis cette date, les effectifs ont plus que doublé.
Une entreprise mondialement reconnue
Leader sur son secteur, Pantechnik évolue sur un marché de niche à dimension internationale. La PME du Bessin compte une centaine de clients dans le monde et porte une dizaine de projets par an.
En ce moment, nous travaillons par exemple pour des laboratoires français (GANIL, CERN), canadiens et espagnols ainsi que pour une université américaine pour laquelle nous sommes en train de concevoir une des machines les plus imposantes de notre gamme.
Raphaël Murray
Pantechnik jouit d’une très belle réputation partout dans le monde pour sa capacité à fabriquer des machines sur mesure à partir des problématiques des clients. Trouver une solution est un challenge pour toute l’équipe à chaque fois. ”
Un nouvel équipement unique en France
Après avoir négocié un virage stratégique en 2019, Pantechnik s’ouvre de nouveaux horizons et développe de nouveaux marchés. À deux pas de son siège, au sud de Bayeux, la PME met en service cette année une toute nouvelle installation baptisée LUTEX (pour Ligne pour UTilisateurs EXternes). “ Plutôt que de proposer des machines relativement onéreuses à des clients qui ont des besoins réduits et qui vont donc hésiter à investir, nous avons conçu cette ligne pour leur vendre du temps d’utilisation ”, explique le directeur adjoint.
Polyvalent, le système LUTEX s’adresse, en particulier, aux entreprises de l’aérospatial grâce à sa capacité à simuler les effets du rayonnement solaire. Elle leur offre ainsi la possibilité d’évaluer, ex situ,la dégradation de l’électronique ou des matériaux des satellites dans l’espace, par exemple. Seuls quelques centres dans le monde – notamment en Belgique, en Finlande et aux Etats-Unis – permettent actuellement aux industriels de tester leurs composants en environnement spatial simulé. L’installation LUTEX vient répondre aux besoins croissants de ce type de tests, avec un record mondial sur la taille des échantillons pouvant être testés (40x70cm).
Pantechnik sera la première PME en France à offrir aux industriels la possibilité de réaliser des tests sur un système ionique de haute technologie avec des gammes d’énergie de 0 à 300 kV. Cela va générer de l’innovation et de l’attrait pour la région !
Raphaël Murray, directeur général adjoint de Pantechnik
Une nouvelle politique R&D
Pantechnik investit aussi désormais dans la R&D, pour trouver de nouvelles applications industrielles aux sources d’ions ECR. Matières innovantes, produits inconnus, équipements de mesure inédits… Les possibilités sont quasi infinies. “ On peut, par exemple, imaginer modifier certains matériaux pour les industriels de la microélectronique et des semi-conducteurs, ou traiter de la céramique avec des ions lourds pour piéger les radiofréquences et obtenir un verre aux propriétés nouvelles “, imagine Raphaël Murray. Dans cette dynamique, la PME développe de nouveaux partenariats avec des laboratoires scientifiques, normands en particulier, comme le GREYC (Université Caen Normandie).
Des objectifs de croissance renouvelés
Pour ces projets majeurs, la PME, qui a dépassé les 3 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an passé, prévoit de recruter plusieurs nouveaux salariés dans les mois à venir. “ Leur intégration nous permettra de répondre aux défis techniques et organisationnels qui nous attendent pour atteindre un objectif de 10 millions de CA d’ici à 5 ans ”. Profils recherchés : des ingénieurs-chercheurs en physique des plasmas et des matériaux, ainsi que des professionnels opérationnels dans des domaines allant de l’achat technique au montage.
Pour les accueillir, Pantechnik pourrait aussi changer d’adresse dans les mois à venir, sans quitter le Bessin.
” Notre situation géographique reste un atout. Ici, nous sommes proches de nos partenaires historiques et industriels, de nos fournisseurs, de l’écosystème nucléaire de la Manche… Nous bénéficions aussi du soutien des collectivités locales pour notre développement, Région Normandie et Bayeux Intercom en tête. ”

Itinéraire normand
Originaire de Caen, Raphaël Murray s’est formé à l’Ecole Centrale de Paris puis en Suède. Après un début de carrière au sein de l’ONERA, centre français de recherche aérospatial, en Ile-de-France, il rejoint un cabinet de conseil en stratégie et management spécialisé dans l’aéronautique à Toulouse. Après 5 années dans le sud, le Normand a fait le choix de rentrer dans la région, pour prendre la direction adjointe de Pantechnik, à Bayeux, en septembre 2024. “ La technologie comme les enjeux de l’entreprise m’intéressaient et son potentiel est élevé, souligne Raphaël Murray. Le cadre de vie est aussi un élément d’attractivité : pourvoir vivre dans une maison à la campagne et rejoindre chaque matin en quelques minutes une entreprise de haute technologie… C’est assez inattendu ! ”
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