Sur son site de Gonfreville-l’Orcher, en Seine-Maritime (76), Safran Nacelles, l’un des leaders mondiaux des nacelles d’avions, mène une importante politique de réduction de son empreinte carbone, à tous les échelons.

C’est le principal site industriel du groupe en France. Près du Havre, Safran Nacelles accueille, sur ses 80 000 m2 de locaux, quelque 1 550 salariés en CDI. Ici, celui qui figure parmi les leaders mondiaux de nacelles de moteurs d’avion, compte trois ateliers spécialisés (matériaux composites, fabrication de tuyères, assemblage des inverseurs de poussés) et un centre de R&D. Il y a aussi installé son “customer support” (240 personnes), qui assure le SAV de ses pièces auprès des constructeurs et compagnies aériennes à travers le monde.

Depuis 2019, le groupe déploie, au niveau mondial, une stratégie de décarbonation de son industrie. Objectif : réduire son empreinte carbone de 50 % d’ici à 2030, pour atteindre la neutralité en 2050, dans l’alignement du plan énergie-climat de la France. Comme les autres sites, celui de Gonfreville-L’Orcher participe à l’effort collectif. “ Deux ingénieurs – l’un dédié à la décarbonation, l’autre à l’efficacité énergétique – ont été recrutés pour piloter le projet  ”, souligne Olivier Aguillon, directeur de l’établissement.

Centrale photovoltaïque et chaudière biomasse

Parmi les principales actions de décarbonation menées sur place, la création d’un parc photovoltaïque, inauguré en 2023. Les 12 000 panneaux solaires (26 000 m2, 5 mégawatts de puissance) installés en ombrière au-dessus des parkings couvrent désormais 25 % des besoins en électricité de l’établissement.

Il s’agit de la plus grande centrale photovoltaïque en autoconsommation sur un site industriel en France. Elle nous permet d’éviter 66 tonnes de CO2 par an.

A Gonfreville-L’Orcher, on traque aussi le gaz, énergie fossile émettrice de CO2, utilisé jusqu’à présent pour alimenter les moyens de production et surtout, pour chauffer les bâtiments qui les abritent. Pour le remplacer, Safran Nacelles a été l’un des premiers industriels de la zone portuaire du Havre à signer, en 2020, un contrat de raccordement avec BioSynErgy. Ce réseau de chaleur urbain, mis en place par Le Havre Seine Métropole, est alimenté par une chaudière biomasse. “ Depuis un an, il alimente notre réseau d’eau chaude et de chauffage. Cela nous a permis d’éteindre nos chaudières à gaz et de réduire notre consommation de 92 %, tout en évitant 1 700 tonnes de CO2 par an ”, calcule le directeur de l’établissement. Des mesures renforcées, au passage, par des travaux d’isolation des différents ateliers pour gagner en efficacité énergétique.

La décarbonation, une discipline collective

Au sein des bâtiments, chacun est aussi prié de maintenir la température à 19°. Pour le directeur de l’établissement, l’implication des salariés dans ces mesures destinées à réduire l’impact environnemental du site est essentielle.

La réduction de l’empreinte carbone est une discipline collective. Nous avons formé 97 % de nos salariés à la Fresque du Climat pour les sensibiliser aux enjeux climatiques.


Pour eux, des bornes de recharges pour véhicules électriques (50 bornes aujourd’hui, 250 prévues d’ici 3 ans) ont été installées sur les parkings et une aide à la location-accession de vélos mise en place. Aujourd’hui, 240 personnes se connectent sur les bornes – ils étaient seulement 40 il y a deux ans – et 250 salariés ont profité de l’aide à l’acquisition d’un vélo.

Quick win : petites actions, grands bénéfices

En parallèle des chantiers de décarbonation d’envergure – qui ont nécessité plusieurs millions d’euros d’investissement ces 3 dernières années – le site de Gonfreville-l’Orcher met en place des “quick win”. L’expression désigne des actions simples, faciles à mettre en œuvre et très efficaces. Parmi elles, l’installation d’une centaine de capteurs sur les machines de production, chargés de collecter des données pour optimiser leur utilisation. Ou encore, la mise en place d’un système de pilotage des salles blanches, très énergivores, afin d’en réduire le niveau de fonctionnement la nuit et les week-ends. “ Nous exploitons tous les niveaux d’actions possibles pour obtenir des économies d’énergies ”, souligne le directeur du site.

Adrien Daste / Safran

” Nous avons déjà réduit de 60 % notre empreinte carbone “

Autant de mesures qui ont mis le site havrais de Safran Nacelles sur la voie de la décarbonation industrielle. “ Nous avons d’ores et déjà atteint une réduction de 60 % de notre empreinte carbone, au-delà des objectifs fixés pour 2025, se félicite le directeur. Parallèlement, nous avons encore réduit notre consommation énergétique de 30 % par rapport à l’année précédente. Pour un site comme le nôtre, ce sont aussi plusieurs centaines de milliers d’euros économisés par an.

Dans les mois à venir, le site industriel va participer aux programmes qui visent à réduire l’impact même des avions (le transport aérien est responsable de 4 % des émissions mondiales de CO2). Grâce à son savoir-faire et son centre d’excellence en matériaux composites, Gonfreville-L’Orcher a en effet été désigné par le groupe pour développer des pièces nouvelles générations dans le cadre du projet RISE (Revolutionary Innovation for Sustainable Engines). Développé par SAFRAN et GE, il vise à développer un nouveau moteur moins gourmand en carburant (-20 % par rapport aux moteurs actuels). Il pourrait être mis en exploitation à partir de 2050.


Lancé d’ici à la fin de l’année, c’est un des principaux chantiers qui va nous occuper dans les mois à venir, prévoit Olivier Aguillon. Il montre bien le rôle de Safran Nacelles et en particulier de notre site dans l’innovation et la production technologique avancée pour l’avion de demain.

Une cinquantaine de recrutements sur le site d’ici 3 ans

A nouvelles pratiques, nouvelles compétences. Safran Nacelles équipe désormais ses nacelles de capteurs pour renforcer la maintenance prédictive. L’établissement normand est donc à la recherche d’une quarantaine de profils qualifiés en data et analyse (experts en gestion de données, collaborateurs qualifiés en IA, etc.).
Parallèlement, le site travaille actuellement à l’étude d’une ligne de production. Des postes en automatisation et robotisation seront ouverts dans les mois à venir. 

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