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Originaire du sud de la Manche, Lucile Derly est aujourd’hui dirigeante et cofondatrice de la start-up Arterya basée à Caen.

Lucile Derly

Il y a une vraie qualité de vie ici : je vais au travail à vélo, il y a la mer, la Suisse normande… et une vraie proximité avec l'écosystème.

Qui suis-je ?

Je m’appelle Lucile Derly, je suis la dirigeante et cofondatrice de la start-up Arterya, qui a développé Blood’up, un dispositif pour faciliter le travail des soignants dans le cadre des prises de sang artérielles. C’est un dispositif qui aide à situer précisément et instantanément l’artère du patient et ainsi éviter les traumatismes.

A l’origine, je voulais être pilote de ligne, mais j’avais des lunettes, et cela n’était pas possible à l’époque… je me suis donc dit : si je ne peux pas voler, pourquoi ne pas construire des avions ? J’ai choisi de faire une école d’ingénieurs, en alternance, pendant 3 ans, notamment chez Siemens dans les moteurs électriques. Puis j’ai complété ce parcours par un master en marketing chez Neoma, en alternance chez Sanofi.

A l’époque, un ami en médecine me parle du problème des prises de sang artérielles et notamment de la difficulté à trouver l’artère. Un stress pour les soignants et beaucoup de douleurs pour les patients… On cherche alors une solution et tentons le concours Altern’Up, proposé par Sanofi. L’enjeu est de taille, et nous gagnons ! A la clé, un accompagnement d’une semaine, des conseils d’experts, de l’argent et la conviction qu’il faut qu’on se lance.

J’avais prévu de vivre le vanlife à la fin de mes études et je suis donc partie comme prévu en Nouvelle-Zélande pour mon année de césure : j’ai commencé à créer sérieusement le projet, mon statut d’autoentrepreneur. Puis la crise sanitaire est arrivée et j’ai été rapatriée. En septembre 2020, après avoir travaillé à fond sur Arterya, j’ai intégré Normandie Incubation.

C’était une expérience incroyable : j’ai eu accès à des locaux, des conseils, un soutien financier de la Région pendant un an pour m’aider – mon premier salaire ! – et aider le projet à se développer. J’ai également été accompagnée par l’AD Normandie, la DREST, et la BPI.

La Normandie et moi

Je suis Normande et originaire du sud de la Manche, à La Haye-Pesnel plus exactement, un point névralgique entre Villedieu-les-Poêles, Avranches et Granville. J’ai fait mon collège et le lycée à Granville puis une prépa maths à Caen. Si j’ai choisi de m’installer en Normandie après plusieurs voyages, ce n’est pas par hasard. Je suis fière de ma région. A l’étranger, c’est une région que tout le monde connaît et que tout le monde situe. Elle est très facilement localisable et puis elle est belle ! Je connais moins bien la partie « haute » mais je ne peux que recommander Granville, les îles Chausey, toute la côte, le Nez de Jobourg près de Cherbourg, Port Racine, Barfleur, Saint-Vaast-la-Hougue… J’étais sauveteur en mer plus jeune donc j’adore la mer et ses vagues.

Il y a aussi Caen, la belle ville de Bayeux, les maisons normandes à Eu, Le Tréport, Veules-les-Roses…

Je suis passionnée d’aéronautique, j’ai eu ma licence de pilote avant d’avoir le permis et quand je peux, j’aime piloter des avions dans la Manche ou à Caen. J’ai eu aussi mon permis bateau et je passe actuellement le permis hauturier pour aller plus loin en mer.

Plus jeune, je faisais de l’escrime et du judo et aujourd’hui, je vais à la salle de sport : plus pratique avec mes horaires ! Je prends aussi des cours de couture cette année et j’aime aller au théâtre à Caen, ou à Paris lorsque je suis en déplacement.

Pour installer ma start-up, j’ai choisi Caen, ce qui m’a permis de la redécouvrir, de porter un autre regard : j’y ai découvert la proximité avec la mer, une ville à taille humaine… On croise facilement du monde, comme dans un petit village ! Il y a une vraie qualité de vie : je vais au travail à vélo, il y a la mer, la Suisse normande… et une vraie proximité avec l’écosystème, ma chargée de BPI, mon banquier… cela permet d’aller plus vite, c’est génial. La proximité avec la capitale est également un atout : je fais souvent des allers-retours à Paris dans la journée.

Mon rôle d’ambassadeur

En janvier 2023, comme tous les matins, j’ai ouvert mes mails, et j’ai eu la grosse surprise de découvrir que j’avais été distinguée par le magazine américain Forbes parmi les Européens de moins de 30 ans à suivre dans la catégorie Science et Santé.

J’avais 29 ans, c’était la dernière année pour postuler mais je pensais être éventuellement retenue dans la catégorie France, pas d’avoir la distinction Europe… Nous avions mis beaucoup de chances de notre côté avec des concours, de la visibilité, la participation au CES à Las Vegas…
La petite frustration, c’est que l’on voit beaucoup ma tête mais je tiens à préciser que je suis l’ambassadrice d’Arterya et de son équipe, composée de 13 personnes aujourd’hui, avec beaucoup de talents normands, même si des Bretons commencent aussi à envahir la boîte ! (rires). C’est aussi une des forces de notre territoire : nous avons de très bonnes écoles, avec l’ENSI Caen, l’EM Normandie, NEOMA, ou encore tout le réseau HealthTech. C’est un écosystème public plutôt performant, appuyé par l’industrie et les hôpitaux, qui jouent le jeu.

À venir chez Arteyra

Après l’annonce faite sur nos réseaux, il y a eu beaucoup de retours et de contacts intéressants, notamment d’un point de vue financier. Nous allons prochainement lancer les tests cliniques pour la suite du projet, ce sont des protocoles que nous ferons avec des hôpitaux, y compris en Normandie, qui ont accepté de participer à l’étude pour une commercialisation en 2025. Et l’industrie sera produite localement !

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