Jeudi 11 mai, au centre de conférences du Crédit Agricole de Normandie de Caen, plus de 400 ambassadeurs – Normands ou amoureux de la Normandie – ont répondu présent à l’invitation de l’agence Normandie Attractivité. Tous ont pu découvrir ou redécouvrir lors de cette soirée annuelle les liens qui unissent la Normandie au Royaume-Uni et à l’Irlande.
Réunis autour de la thématique « Normandy So British So Irish », nos ambassadeurs et partenaires ont pu (re)découvrir la richesse des liens profonds qui unissent la Normandie, le Royaume-Uni et l’Irlande. Échanges historiques en collaboration avec le youtubeur spécialiste de l’Histoire Nota Bene, mais aussi économiques, universitaires et culturels : les témoignages inspirants, guidés par la fraîcheur de la journaliste Anne Boétie, se sont relayés pour faire rayonner une thématique chère à Normandie Attractivité.
Histoire et vie étudiante
A commencer par le youtubeur Benjamin Brillaud, alias Nota Bene, dont l’épisode “Guillaume le Conquérant, l’héritage inattendu” diffusé le 15 mai, était projeté en avant-première lors de la soirée. Une collaboration initiée par Normandie Attractivité pour revenir sur les différents impacts qu’a eu l’invasion de l’Angleterre par le célèbre conquérant normand en 1066. Une vidéo au ton unique, pour répondre aux enjeux de transmission et de vulgarisation afin de mettre en lumière ces liens qui unissent la Normandie avec le Royaume-Uni et l’Irlande. “L’essence de mon travail est de faire le pont entre les milieux universitaires et le grand public, à travers plusieurs formats – aujourd’hui je mets en scène, je vulgarise mais tout ce savoir est produit par des historiens, des archéologues” a précisé Benjamin Brillaud.
Je me suis beaucoup penché sur la période médiévale et je citais régulièrement la Tapisserie de Bayeux. Pour cet épisode, c'est la première fois que je la voyais de visu, et ça fait quelque chose.'
L’occasion également de marquer l’importance de la transmission du passé auprès des jeunes générations. Une parfaite introduction à l’intervention d’Anaïs Morel, Normande (d’adoption) qui a étudié à Oxford durant 2 ans et l’Irlandaise Niamh Fealy, lectrice à l’université de Caen. Chacune à leur manière, elles ont exprimé leur attachement à la Normandie et la nécessité de faire perdurer des relations apaisées. Si Anaïs a été conquise par l’Histoire et l’architecture de l’université anglaise, autant que par la bienveillance des britanniques, Niamh, en retour, a reconnu la gentillesse des étudiants normands. L’Irlandaise ne semble pas avoir regretté le choix de Caen – “beaucoup plus accueillante par rapport à Paris, trop grande” – en dépit de son aversion pour le fromage ! Alors, la Normandie serait-elle propice à la vie étudiante anglo-saxonne ? Au moins depuis 1432, date de la construction de l’Université de Caen, 3ème université britannique après Oxford et Cambridge…
Zoom sur l’économie
Après l’histoire et l’enseignement supérieur, la thématique économique s’est naturellement invitée sur scène – une séquence inaugurée par l’annonce de la prochaine édition du Normandy Food Tour, du 2 au 5 juin, en Irlande.
L’occasion également pour Michael Dodds, directeur de Normandie Attractivité et de Normandie Tourisme d’évoquer le dynamisme des liaisons transmanches observées entre la Normandie et l’Irlande, notamment depuis le Brexit, avec un trafic de marchandises multiplié par trois au départ de Cherbourg.
On doit continuer à défendre ces liens qui ont toutes leurs raisons d'êtres.'
Si le Brexit a jeté un “brouillard” sur les relations franco-britanniques, “il semble se lever un peu ; nous devons aider les sociétés britanniques à s’installer en Normandie, et continuer à considérer la Manche comme une grande rivière” a par exemple souligné Lesley Coutts, déléguée Normandie à la chambre de Commerce franco-britannique et Transmanche Development Group. Une position également approuvée par Scott Ruby, Chief Operating Officer, Department for Business and Trade, à l’ambassade du Royaume-Uni : “les dernières années ont été tendues entre nos deux gouvernements mais ce n’est qu’une petite guerre au regard de l’Histoire, les liens restent très forts”. Transition énergétique, économique, écologique, mobilité des jeunes… les opportunités tout comme la puissance économique normande semblent complémentaires aujourd’hui avec les ambitions britanniques. Tous deux se sont également réjouis des retrouvailles officielles lors du sommet franco-britannique de mars dernier évoquant la une de Libération : “nous sommes très contents de vous revoir”.
Apprendre la langue de l'autre, c'est vouloir communiquer : il est important de tendre la main vers nos voisins. Et chez les Normands, c'est peut-être plus fort qu'ailleurs en France !'
Si le Brexit a quelque peu malmené la relation normando-britannique, il a ironiquement boosté les relations entre la Normandie et l’Irlande. “Nous avons toujours eu une connexion très forte avec la Normandie, ne serait-ce qu’à travers l’histoire et nos châteaux, mais il est vrai que l’effet Brexit a amplifié les liaisons et rendu claires les opportunités” a noté Barry Tumelty, Head of EU and Climate Affairs Unit à l’ambassade d’Irlande. Toujours engagée dans le projet européen à la différence de sa voisine, “l’Irlande stimule les possibles pour les entreprises comme pour les étudiants”, s’est réjouit l’Irlandais, rappelant la signature de protocoles entre les instituts technologiques d’Irlande et l’EM Normandie en mars dernier.
Ces témoins étaient accompagnés de Christine Bennett, directrice de l’agence commerciale BRITLINE au sein du Crédit Agricole mais aussi d’acteurs économiques dont les produits sont reconnus à travers le monde : Daniel Delahaye, directeur d’Isigny Sainte-Mère et Catherine Cousin, directrice de Filt 1860.
Liens culturels
La culture s’est aussi invitée avec, en introduction, la mise à l’honneur de la micro-distillerie C’est Nous, implantée près de Caen à Colombelles. A travers une vidéo concoctée par Normandie Attractivité, l’assemblée a découvert l’histoire du Britannique Dave Granville, qui a quitté l’Angleterre et fondé sa micro-distillerie avec sa compagne normande Julie. Un gin plusieurs fois primé, et notamment distingué comme meilleur gin français au concours international de Londres !
Avant la dégustation bienvenue, et un cocktail endiablé, la plénière s’est terminée par l’intervention de Christophe Thierry, Président de This is England, un festival du court-métrage britannique, organisé depuis 12 ans à Rouen. “L’idée est venue notamment pour relancer l’activité du comité de jumelage, qui était dans une phase de vieillissement un peu dangereux.” Par ailleurs, si le festival s’appelle “This is England”, il s’élargit également à toutes les productions outre-manche : Irlande, Ecosse… Une ouverture propre aux valeurs des organisateurs qui souhaitent permettre au maximum de jeunes Normands de découvrir les courts-métrages. “La sobriété énergétique est au cœur de notre développement, on travaille avec une cinquantaine de cinémas, surtout dans la Manche.” 20 000 scolaires ont ainsi pu s’initier à l’anglais via le grand écran en 2022. Rendez-vous pour la 12ème édition du 11 au 19 novembre 2023 !
La soirée s’est conclue par un cocktail convivial où les échanges dynamiques étaient ponctués d’animations chaleureuses proposées par Saveurs de Normandie pour ses 20 ans, ou encore grâce aux fabuleux cocktails au Calvados offerts par l’IDAC. Merci à eux !
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